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mardi 11 septembre 2007

Présentation de la Conférence-débat : "Europe et médias : ça passe ou ça casse..." par Catherine Verger, journaliste à Arte

« Europe et médias, ça passe ou ça casse … » Une conférence-débat est organisée ce jeudi 13 septembre à 20h15 , 18 rue Falret à Vanves ( préau école primaire Larmeroux).
Catherine Verger, journaliste à « Zoom Europa » , émission européenne d’Arte, co-animera cette conférence avec Baudouin Bollaert (ancien correspondant du Figaro) et José Manuel Lamarque (France Inter).
Extraits d’interviews de correspondants à Bruxelles : Jean Quatremer (Libération) , Thomas Ferenczi (Le Monde) , Quentin Dickinson (Radio France) , Hugues Baudouin (LCI). Interview à Paris d’Henri Vernet (Le Parisien)


45 minutes de reportages chaque semaine sur l’Europe. Des reportages courts sur des sujets variés, un regard croisé sur ce qui se passe chez nos voisins européens. Je travaille pour « Zoom Europa » une émission préparée par une rédaction franco -allemande. L’audience est marginale dans les deux pays et pourtant, j’ai l’impression de parler de choses concrètes et de raconter des histoires qu’on ne voit pas ailleurs.
Je m’interroge : pourquoi l’Europe et l’actualité européenne en général , ne font-elles pas recette ?

La France a 85 journalistes permanents accrédités à Bruxelles, dont une trentaine représentent des médias grand public. Les Français sont aussi nombreux que les Néerlandais mais beaucoup moins que les Allemands (150 journalistes permanents).
TF1 par exemple n’a pas de correspondant sur place, mais a le contact avec le journaliste de LCI, la chaîne info du groupe. Depuis 3 ans, Hugues Baudouin joue le rôle de transmetteur d’informations pour les équipes parisiennes. On l’appelle régulièrement des différents services – économie, sciences - pour lui demander des interviews de personnalités européennes. Hugues Baudouin résume ainsi ses relations avec ses collègues :
« J’ai réussi à leur faire passer le message : Bruxelles est un lieu de pouvoir qu’on ne peut pas ignorer »

Vue de Paris, l’information européenne est souvent jugée « ennuyeuse, rébarbative, trop technique ». C’est Jean Quatremer qui le dit. Le correspondant à Bruxelles de Libération trouve normal de décrypter pour le grand public des institutions complexes. En colère après le non français au référendum sur la Constitution en 2005, il a éprouvé le besoin de créer un blog : « C’est un bon moyen de toucher des gens, de les interpeller, de dialoguer avec eux. J’ai découvert parmi mes lecteurs ce que j’appelle, la « secte des nonistes » ! Des gens qui sont unis par un point commun, la haine de l’Europe. Je ne soupçonnais pas l’existence de cette violence anti- européenne en écrivant dans Libé »

Les journalistes interrogés à Bruxelles et Paris sont unanimes : ce qui marche le mieux, c’est le reportage comparatif ! Henri Vernet du quotidien Le Parisien prend un exemple. « Quand l’actualité en France porte sur le service minimum dans les transports, alors on intéressera nos lecteurs en leur racontant comment les Italiens ou les Espagnols gèrent le problème. »

Le Parisien n’a pas de page spécifiquement européenne. Contrairement au quotidien Le Monde, le média français de presse écrite qui a le plus de journalistes à Bruxelles : 4 personnes ! Le Monde se définit comme un journal traditionnellement pro européen. La collaboration est étroite entre l’équipe de journalistes à Bruxelles et les correspondants du journal à l’étranger. Thomas Ferenczi admet modestement que même après 5 ans passés à Bruxelles, il ne considère toujours pas comme un expert européen !

Malgré leur engagement, presque militant, pour décrypter les affaires européennes, les correspondants bruxellois l’admettent volontiers : l’Europe souffre d’un déficit d’image ! La classe politique française accuse souvent l’Union Européenne d’être responsable de tous les maux de la planète. Certes, à Paris, le Secrétariat d’Etat aux affaires européennes fait des fforts pour que des élus visitent Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg. Mais il reste beaucoup à faire !
Les journalistes pointent aussi du doigt la responsabilité des enseignants : ils ne feraient pas leur travail pour initier leurs élèves à la citoyenneté européenne.

Le mot de la fin à un journaliste heureux de son job à Bruxelles : Quentin Dickinson, directeur des affaires européennes à Radio France. Il met en avant les 2300 éléments sonores, envoyés l’an dernier à toutes les chaînes du groupe par les 7 journalistes de la rédaction. Il trouve passionnant de pouvoir toucher à tout depuis la grande actualité internationale jusqu’à un sujet à priori plus léger, le calibrage des œufs de poule!

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