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mercredi 3 octobre 2007

L'Europe incertaine face au Kosovo

La semaine dernière, le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, a qualifié la question du Kosovo de "test majeur pour la politique étrangère de l'UE". Les Etats-Unis sont favorables à l'indépendance de la province, tandis que la Russie est contre. L'UE cherche encore une position commune.


Autriche - Die Presse

Helmar Dumbs reproche aux Européens de ne pas adopter une position claire vis-à-vis du Kosovo, contrairement aux Etats-Unis, qui se sont déclarés favorables à son indépendance. "Huit ans après la guerre du Kosovo, les Serbes et les Albanais ont le droit de savoir où ils en sont. Les Etats-Unis ont été clairs, tout comme la Russie, qui s'est prononcée contre cette indépendance. Mais le Kosovo ne se trouve ni en Russie ni aux Etats-Unis. Il est situé en Europe, et il serait bon que les Etats européens comprennent enfin ce que cela implique : qu'ils ne peuvent purement et simplement pas s'abstenir de prendre une décision commune sur la question. (...) S'ils ne parviennent pas à se mettre d'accord, ce n'est plus la peine de perdre son temps à réfléchir à une politique étrangère et de sécurité commune." (10.09.2007)



Allemagne - Süddeutsche Zeitung

"Au final, ce ne sont pas les Américains ou les Russes mais les Européens qui devront aider le Kosovo et la Serbie à assurer son avenir politique et financier. La bonne nouvelle, c'est que l'UE l'a enfin compris sous la pression de la catastrophe politique imminente dans les Balkans", écrit Martin Winter. "L'UE n'aime pas la brutalité en politique, et c'est tout à son honneur. Mais dans le cas présent, elle n'a pas d'autre choix. La perspective d'une adhésion future à l'UE n'émeut pas vraiment les Serbes, ni les Albanais du Kosovo. (...) Si l'Europe veut réussir, elle doit menacer : si la Serbie et le Kosovo ne parviennent pas à un accord pacifique, toute perspective européenne leur sera fermée et ils ne toucheront plus un sou. Certes, il n'y a aucune garantie que cela fasse réfléchir Belgrade et Pristina. Mais les Européens n'ont plus d'autre choix." (10.09.2007)


Suisse - Neue Zürcher Zeitung

Le politologue allemand Thomas Speckmann compare l'engagement international de l'Europe et des Etats-Unis et s'appuie sur l'exemple de la mission européenne prévue au Kosovo. "Selon le plan Ahtisaari, cette mission doit prendre la relève des Nations Unies à Pristina. Toutefois, même si Moscou renonçait à bloquer ce projet au Conseil de sécurité de l'ONU, il subsisterait en Bosnie comme au nord du Kosovo une région à dominante serbe, dont la population refuserait de reconnaître la souveraineté d'un gouvernement central kosovar. (...) Ironie de l'histoire : les Européens, qui font souvent la morale aux Américains sur la question des interventions militaires, seront encore confrontés pendant des décennies aux conséquences de leur guerre d'agression contre Belgrade en 1999, une passe d'arme que le Conseil de sécurité de l'ONU à New York n'a pas plus légitimé que la guerre d'Irak de 2003." (12.09.2007)

L'UE veut réformer le marché de l'énergie

La Commission européenne a proposé mercredi 19 septembre un plan de libéralisation du marché énergétique. Elle souhaite séparer les activités de transport et de production d'énergie, au grand dam de l'Allemagne et de la France. De plus, cette réforme empêcherait les producteurs d'énergie non européens de prendre des participations dans les réseaux européens.


Pologne - Rzeczpospolita

Danuta Walewska salue l'offensive de la Commission européenne. "Si les voeux de la Commission se réalisent, les Européens paieront leur énergie moins cher et les approvisionnements seront plus sûrs. (...) La compagnie russe Gazprom ou l'entreprise algérienne Sonatrach ne devraient donc pas être autorisées à acquérir des gazoducs dans l'UE. Même la construction controversée du gazoduc de la mer Baltique [qui doit relier la Russie à l'Allemagne] serait remise en question. Car si Gazprom en était le copropriétaire, il fournirait également du gaz, ce que la Commission considère comme illégal. Ainsi, le géant russe n'aurait plus la possibilité d'exercer des pressions en menaçant de fermer le robinet à gaz. Car le robinet appartiendrait à quelqu'un d'autre." (20.09.2007)


Autriche - Der Standard

Selon Michael Moravec, "les consommateurs britanniques paient leur électricité un tiers moins cher que les consommateurs allemands. Dans les pays où ceux qui exploitent les centrales nucléaires sont distincts de ceux qui exploitent les réseaux, l'énergie est en moyenne un quart moins chère que dans les Etats où les mêmes groupes possèdent centrales et infrastructures de transport." C'est pourquoi Michael Moravec considère comme opportune et courageuse l'offensive de la Commission européenne, contre laquelle se sont élevées l'Allemagne et la France. "Jamais encore la Commission de José Manuel Barroso ne s'était opposée de manière aussi évidente à de grands Etats membres. Si elle réussit son coup, elle aura rendu un fier service aux consommateurs. Si son plan échoue, ses jours sont comptés." (20.09.2007)


Suisse - Neue Zürcher Zeitung

"Les propositions faites mercredi par la Commission européenne semblent favoriser l'économie de marché, mais en réalité, elles correspondent plutôt à des mesures d'incitation motivées par une économie planifiée. Elles n'amélioreront en aucun cas la sécurité des approvisionnements et n'aboutiront pas non plus à une baisse des prix de l'électricité", critique Giorgio V. Müller. "Un seul coup d'oeil à l'état déplorable du réseau ferroviaire britannique suffit à montrer les dégâts que peuvent causer des conditions cadres établies maladroitement, lorsque deux sociétés se trouvent chargées de fournir un seul et même service. Il n'est donc pas à exclure que les propositions, qualifiées de manière quelque peu exagérée d''expropriation' par les sociétés énergétiques allemandes et françaises, ne renforceront pas la concurrence, mais instaureront une régulation supplémentaire accompagnée d'une bureaucratie superflue." (20.09.2007)


France - La Tribune

L'éditorialiste Pascal Aubert approuve toute initiative de réforme du marché européen de l'énergie. "C'est pour que la concurrence ne demeure pas un mot vide de sens que la Commission de Bruxelles a mis sur la table son projet de directive prévoyant une séparation des activités de production et de distribution d'électricité et de gaz. On voit bien ce qu'il y a de malsain dans un système où l'opérateur dominant contrôle en même temps les 'tuyaux' - réseaux électriques ou gazoducs - qui conduisent à l'abonné-client. Pour que le jeu de la concurrence s'exerce librement, chacun - gros ou petit - doit pouvoir disposer d'un droit égal d'accès au consommateur final qui n'est pas garanti par ce schéma. Comment y parvenir ? [Les propositions de la Commission] méritent mieux que les premières réactions bellicistes entendues hier du côté français." (20.09.2007)


Allemagne - Frankfurter Rundschau

Thorsten Knuf salue les propositions de la Commission européenne. "Si l'on veut introduire davantage de concurrence sur le marché énergétique européen, il faut démanteler l'oligopole des fournisseurs." Il doute toutefois que cela soit possible. "Malheureusement, il existe presque toujours une différence entre ce qui doit être fait et ce que la loi impose réellement par la suite. Ce sera également le cas ici. Les Etats de l'UE veilleront à vider les propositions de Bruxelles de leur substance. Le ministre allemand de l'Economie, Michael Glos, s'en prend volontiers au secteur énergétique. Mais à présent que tout est en jeu, il va accorder plus d'importance à des considérations de politique industrielle qu'aux intérêts des consommateurs. Le président français Nicolas Sarkozy ne permettra jamais que l'on affaiblisse ses champions nationaux EDF et GDF." (20.09.2007)